Salut les polyartistes,
Dans cet article je te propose un premier tuto 0 déchet : le recyclage des copeaux de perçage.
Pourquoi ? Parce que la protection de l’environnement est quelque chose qui me tient à cœur depuis déjà de nombreuses années. Avant de devenir ingénieure en biologie moléculaire et cellulaire j’ai d’abord fait des études de biologie environnementale pour lesquelles je n’ai pas réussi à trouver de travail car dans les années 2000, l’environnement n’était pas vraiment la priorité des entreprises françaises (l’est-elle aujourd’hui ? Toujours pas, mais ce n’est pas le sujet de cet article ????). En tout cas, cela reste quelque chose de très important pour moi et pour de nombreuses personnes dans le monde, alors j’ai envie de partager avec toi mes astuces pour réduire nos déchets en tant qu’artiste.
Argile polymère et écologie…c’est pas antinomique ?
A première vue…si
On ne va pas se mentir, quand on pense écologie, on pense “naturel”, “biodégradable”, “recyclable”…et l’argile polymère ne correspond pas, à première vue, à ces critères.
Quand on pense argile polymère on pense “plastique” et à raison puisque l’argile polymère n’est ni plus ni moins que du PVC (Polychlorure de Vinyle). Pas très glamour en terme environnemental, je te l’accorde.
Plaçons-nous sous un autre angle
Maintenant, creusons un peu le sujet…
L’argile polymère ne constitue qu’une infime partie du PVC fabriqué et utilisé par l’Homme. Regarde autour de toi et observe la quantité de matières plastiques que tu as chez toi : tes encadrements de portes et de fenêtres sont peut-être en PVC, tes pots de plantes sont peut-être en plastique, tu as un aquarium ? Les tuyaux de ta pompe sont en PVC, tes sols, tes meubles, tes volets, tes canalisations, tes clôtures, tes câbles électriques peuvent être en PVC.
On retrouve aussi du PVC dans plein d’objets de la vie courante : emballages (bouteilles, flacons, films souples et rigides), vêtements, chaussures, maroquinerie, papeterie, jouets, tableau de bord et pièces automobiles et dans le matériel médical (tubes de transfusion, poches de sang et de perfusion, gants, alèses…)
Ainsi, tu te rends compte que toi, artiste polymériste, tu n’es pas la plus grande pollueuse de la planète lorsque tu utilises quelques grammes d’argile polymère pour en faire des créations puisque tes voisins ont autant, voire plus, de PVC chez eux. C’est un premier aspect fondamental que je souhaitais te faire comprendre : la société cherche souvent à culpabiliser le “petit” consommateur alors que l’impact majeur vient des industries. Quand on sait que l’industrie la plus polluante au monde est l’industrie textile mais qu’aucune mesure n’est prise par les gouvernements pour la limiter, c’est pas toi qui fait de l’argile polymère qui doit culpabiliser, je t’assure.
Le PVC : différencier les idées reçues de la réalité
Les idées reçues
Le PVC est la troisième matière plastique la plus utilisée dans le monde après le polyéthylène et le polypropylène. Le PVC représente plus de 10% de la consommation de matières plastiques au sein de l’Union Européenne.
Les secteurs d’activité les plus consommateurs de PVC sont la construction et l’emballage comme tu as pu le voir dans le deuxième paragraphe de cet article où j’énumère les produits les plus courants en PVC.
En résumé, le PVC est très présent dans de très nombreux secteurs et fait partie intégrante de notre quotidien. A ces niveaux d’utilisation, cette matière soulève débats et questionnements. Largement médiatisées, les idées reçues sont souvent fondées sur des raccourcis ou de la mésinformation (information incomplète, erronée ou obsolète). Le PVC n’échappe pas à cette règle et les impacts sur la sécurité, la santé et l’environnement sont souvent pointés du doigt.
On va se concentrer ici uniquement sur l’environnement. Si tu veux j’évoquerais la santé et la sécurité dans de prochains articles.
Bien entendu, tu te doutes que les reproches fait au PVC sont qu’il est :
- Synthétique (pas naturel)
- Polluant à fabriquer
- Non biodégradable donc polluant sur le long terme
- Difficile voire impossible à recycler
La réalité
Le PVC est la seule matière plastique d’usage courant constituée de plus de 50% de matières premières d’origine minérale (sel). De ce fait, sa part d’énergie fossile non renouvelable (pétrole) et donc son impact environnemental, sont limités comparativement aux autres grands plastiques. Notons que le PVC ne représenterait que 0,6 % de la consommation mondiale de pétrole.
Notre argile polymère est donc à priori à 50% naturelle. OK c’est pas 100% naturel comme la céramique par exemple mais c’est toujours mieux que 100% synthétique. Les 50% non naturels de notre chère pâte sont à l’origine de ses caractéristiques (légèreté, solidité, malléabilité…).
Le PVC n’est pas classifié “dangereux” selon les Directives Européennes. En effet, le PVC n’a pas d’impact sur la couche d’ozone, sur la qualité des eaux ou encore sur la faune et la flore. Néanmoins, comme toute activité industrielle, la production du PVC génère nécessairement des déchets qu’il faut prendre en charge et éventuellement traiter.
Aucune réglementation spécifique concernant la gestion des déchets de PVC n’existe pour le moment, pourtant des filières de récupération et de réutilisation existent et se développent. Ainsi, les déchets de PVC blanc et gris ne vont plus en ISDND (Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux), autrement dit en décharges.
Comment les déchets de PVC sont-ils valorisés ?
La production et la transformation du PVC en produits finis engendrent deux types de déchets :
- Les déchets de production et de transformation
- Les déchets de fin de vie (emballage principalement, automobile, électricité/électronique, bâtiment…)
La quasi-totalité des déchets de production est réutilisée dans la chaîne de production par les industriels. Les déchets de transformation sont pris en charge par des filières de valorisation.
Quant aux déchets de fin de vie, ils peuvent être collectés, recyclés et réutilisés sous forme de produits finis (tuyaux, murs anti-bruit, équipements routiers, etc.) ou bien, être également pris en charge par des filières de valorisation.
Ainsi, contrairement à une idée reçue, le PVC est 100% recyclable ! De quoi nous rassurer et contrer les commentaires négatifs à ce sujet. Ceci dit, je ne te conseille pas pour autant de “gaspiller” et de jeter ta pâte beurk crue ou tes ratés cuits à la poubelle, non non non, car pour le moment, comme on vient de le voir, seuls les PVC blanc et gris sont effectivement recyclés.
On va justement voir avec ce premier tuto 0 déchet, comment éviter cela afin d’être dans une démarche la plus éco responsable possible et éviter de jeter quoi que ce soit ! Parce que je ne sais pas si tu es au courant mais la plupart des pays “riches” et soit disant civilisés ne recyclent qu’une infime partie de leurs déchets. Le reste est déversé à la mer ou répendu dans la nature de pays moins favorisés. On n’habite peut-être pas dans l’océan ou en Inde mais on n’a qu’une planète et son équilibre est fragile et précieux.
Conclusion
C’est donc parti pour ce premier tuto 0 déchet d’argile polymère : le recyclage des copeaux de perçage. Comme moi, tu dois sûrement régulièrement percer tes pièces cuites, créant ainsi des copeaux d’argile polymère cuits. Ces copeaux peuvent être de différentes tailles en fonction du diamètre du foret que tu utilises. Dans cet exemple, mes copeaux étaient gros car j’ai utilisé un gros foret (4 mm) afin de percer mes échantillons constituant mon nuancier de couleurs de la marque Kato. La suite…c’est dans la vidéo ci-dessous.
Bon visionnage et bon recyclage de copeaux !
- Si tu as besoin d’aide pour le conditionnement, l’utilisation de ta machine à pâte ou la cuisson, c’est par ici : Cour n°1 “Initiation à l’argile polymère”
- Si tu souhaites apprendre ou revoir comment réaliser un ponçage idéal et lustrer tes pièces, c’est par là : Cours n°5 “Finitions – Partie 2”
Merci d’avoir visionné ce tuto ! Tu peux laisser un commentaire juste en dessous.
A très vite !
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