Je vais te parler d’une chose dont je n’ai jamais parlé auparavent simplement parce que je pensais que ça n’intéresserait personne. Finalement, je me trompais car après une simple story sur Instagram, j’ai eu des retours hyper touchant me demandant de parler de ce sujet. Aujourd’hui, je te dévoile donc l’histoire du déclic qui a fait que j’ai créé la formation bijouterie polymère.
Une histoire d'amour
Coup de foudre
Je suis sûre que si je te parle du besoin frénétique de découvrir de nouvelles techniques, de boulimie de tutos, de fièvre de la polymère…tu vois tout à fait de quoi je parle.
Quand on commence la pratique de l’argile polymère, on a ce feu en nous qui nous dévore, on passe tout son temps libre à patouiller, à chercher de nouveaux tutos, à les essayer… Avec trois copines, on s’était même créer un rituel de rencontre une fois par mois, et on testait un tuto qui nous plaisait. C’était génial ! Une journée entre filles où on se recevait à tour de rôle et où on patouillait dans la joie, la bonne humeur et les gâteaux fait maison 😋
Et puis, en 2015, j’ai découvert les stages avec les grandes polyméristes. Des femmes qui inventent de nouvelles techniques, de nouveaux bijoux, qui ont un style bien à elle et l’enseignent…et j’ai SUR-KI-FE. Je trouvais que je passais vraiment à un cran au dessus en terme d’apprentissage. J’avais accès à des explications et des informations que je n’avais jamais eu auparavant.
Christine Dumont et moi lors de son stage “bracelet effet boulot” en novembre 2016
J’ai tellement aimé ça que depuis, je n’ai jamais arrêté de suivre des stages, et j’ai même repris l’association qui les organise à Liège, en Belgique, lorsque la personne qui s’en chargeait a décidé d’arrêter. C’est pile lors de ce passage d’élève à organisatrice, que j’ai eu un déclic.
Une relation durable sur le long terme
En tant qu’élève, je me concentrais sur MON apprentissage. Avant chaque stage, j’étais à la fois super excitée et stressée. Excitée de rencontrer des personnes que j’admire, d’apprendre de nouvelles choses, de rencontrer des copines…Et super stressée : j’avais peur de ne pas comprendre, de ne pas y arriver, que ce soit trop compliqué pour moi…En tant qu’organisatrice, je me suis concentrée sur l’apprentissage DES AUTRES. Le rôle d’une organisatrice, selon moi, est de faire en sorte que les participantes se sentent bien, que le stage se déroule dans des conditions agréables et que tout le monde reparte content…
6 ans après ma découverte de l’argile polymère, me voilà donc organisatrice de stage. Les deux premiers stages se sont super bien passés. Il a fallu que je trouve mes marques et que je fasse mes preuves, et c’est bien normal car l’organisatrice précédente était au top. Lors du premier stage que j’ai organisé, j’ai invité Céline Charuau et nous n’étions que 9 participantes (il faut dire que j’avais choisi une date où pas mal de gens étaient en vacances, cela a été ma 1ère leçon). Le deuxième stage était avec Bettina Welker et là nous étions 8. J’étais un peu déçue mais le bouche à oreille, et de meilleurs choix de dates ont fait que les stages suivants se sont complètement rempli (entre 20 et 25 élèves à chaque fois).
Photos de groupe des stages de Céline Charuau et Bettina Welker organisés par Pâte@Art en 2018
Le jour où j’ai eu le coeur brisé
Au bout de quelques stages, je remarque que les participantes qui s’inscrivent sont quasiment toujours les mêmes : des passionnées qui pratiquent l’argile polymère depuis des années et adorent les stages. Et puis, de temps en temps, il y a de nouvelles personnes et c’est super chouette. C’est chouette, sauf quand cela ne se passe pas très bien…
Lors d’un stage, une dame a abandonné. Malgré nos efforts (ceux de la prof, des autres participantes et les miens) pour l’aider, cette dame, au demeurant charmante et adorable, rencontrait des difficultés à suivre le rythme du stage. Elle était débutante, ne s’était jamais servie d’une machine à pâte, ne savait pas conditionner son argile mais avait envie d’apprendre. Comme je le disais plus haut, les stages, c’est génial mais c’est également effrayant quand on ne connaît pas, on se met, souvent inconsciemment, beaucoup de pression. Et puis, en fonction du caractère de chacun, on a plus ou moins de facilité à demander de l’aide, à s’adapter, à retenir les informations données…Ne voulant pas « déranger », cette dame n’a pas osé dire que ça allait trop vite pour elle, qu’elle était débutante…Je m’en suis rendue compte et lui ai expliqué comment se servir de la machine à pâte par exemple mais je ne pouvais pas non plus totalement délaisser les sollicitations des autres participantes et de la professeur. Résultat, je l’ai vu partir dehors à un moment, je l’ai rejoins, et là…elle a fondu en larmes.
Ses paroles m’ont littéralement bouleversé : « Je suis nulle, bonne à rien, c’est mon mari qui avait raison, je voulais essayer quelque chose pour moi mais il m’avait dit que je n’y arriverai pas, que je devais rester à la maison…et il avait raison ». Je ne sais pas comment je ne me suis pas mise à pleurer moi aussi, j’avais le coeur brisé de la voir dans cet état. En plus, je suis une éponge à émotions, autant dire que je me sentais super mal pour elle car j’imaginais parfaitement son mal-être. Ce jour là, à été un moment clef dans ma vie de polymériste.
La décision
A cet instant précis, la détresse de cette femme m’a plus que touchée. Sa douleur était insupportable. Je me suis alors dis « Je ne veux plus jamais qu’une femme se dévalorise de la sorte » et c’est là qu’est née l’idée de créer un programme, une formation, pour aider les femmes à avoir les bases en argile polymère, pour qu’elles soient accompagnées dans leurs premiers pas avec l’argile polymère, n’aient pas peur d’apprendre quelque chose de nouveau, soient fières de leurs progrès, ne se sentent pas mal à l’aise si elles ont envie de faire un stage de perfectionnement et pourquoi pas qu’elles prennent peu à peu confiance en elles. Je donnais déjà des ateliers dans des magasins de loisirs créatifs, mais sans vraiment réfléchir à un quelconque impact sur la vie des élèves. Or, c’est là que j’ai réalisé que je pouvais apporter de l’aide, de la force, de la puissance à des femmes. Ma simple envie de partage de connaissances s’est transformé tout à coup en une mission de vie.
Bien évidemment je ne me prends pas pour Mère Térésa. Je n’en ai pas la prétention et ce n’est pas non plus le but. Simplement, j’ai pris conscience qu’il y a des personnes qui ont besoin d’accompagnement, d’explications, de structure pour les guider et tout simplement de relations humaines, d’encouragements, de retours, d’échanges sur leur travail et d’une oreille attentive si besoin. Je fais clairement partie de ces personnes, puisque j’ai moi même eu besoin de cours pour apprendre la polymère. Et pour vous dire la vérité, ces cours m’ont littéralement sauvée, fait renaître (d’où le choix du phénix pour mon logo) mais ça c’est une autre histoire que je vous raconterai un autre jour.
L’empathie et la compassion sont de l’amour
Je m’imagine simplement, découvrir la polymère comme je l’ai fait et aller à un stage de perfectionnement sans passer par les 2 ans de cours où j’ai découvert les bases. Sincèrement, je pense que j’aurais abandonné aussi, que je me serais senti absolument incapable, bête, larguée et ce sentiment atroce peut aisément brisé notre estime de nous. C’est déjà pas facile d’en avoir un peu alors mets-toi une seconde à la place de cette dame. Repense à tes premiers cours d’anglais au collège par exemple. Si au premier cours on t’avait demandé de faire une traduction d’un texte compliqué alors que tu ne parles pas un mot d’anglais, comment te serais-tu sentie ? Apeurée ? Idiote ? Traumatisée ? Certainement. Heureusement, tu as commencé par apprendre les sons de cette nouvelle langue, l’alphabet, puis des phrases simples du type « my name is… ».
Je ne dis pas que tout le monde à besoin de faire 2 ans de formation, attention, pas de généralisation. Il n’est pas obligatoire de suivre une formation ou de prendre des cours pour apprendre quelque chose. Il y a des personnes qui préfèrent apprendre en autodidacte et qui y arrivent très bien. Il y a des personnes qui vont suivre un stage de perfectionnement en étant totalement débutante et s’en sortir comme des chefs. Ma vision est juste de penser qu’il est plus facile de faire les choses dans l’ordre et de commencer par les bases avant de passer à des choses plus compliquées. D’autre part, je pense également qu’un professeur permet à certaines personnes d’apprendre plus précisément et plus vite. En fait, il faut se connaître, s’écouter et être bienveillant avec soi-même. C’est hyper courageux de décider de faire de nouvelles choses, mais par quoi je commence ? L’alphabet ou la dissertation ? Il n’y a pas une réponse meilleure qu’une autre, et personne ne peut choisir à votre place. C’est à vous de peser les pours et les contres et de décider. Et quand bien même vous vous tromperiez, ce n’est pas grave, il est toujours possible de rectifier les choses, de trouver des solutions…
Conclusion
Voilà donc comment une histoire d’amour (avec la polymère, tu l’auras compris) a donné vie à la formation bijouterie polymère (et les cours « à la carte ») et comment j’en suis arrivée là. Aujourd’hui, je suis fière de dire que j’ai aidé plusieurs dizaines de femmes à démarrer l’argile polymère avec de bonnes bases. Certaines suivent à présent des stages de perfectionnement avec une aisance fabuleuse, certaines ont créé leur marque et vendent leurs créations. En tout cas, toutes sont devenues des personnes très chères à mon coeur et, je l’espère, épanouies.
Si tu veux découvrir ce que je te propose dans la formation bijouterie polymère clique ici
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Si cet article t’as plu et que tu as envie que je te raconte d’autres petits secrets de ce genre, dis-le moi en commentaire 😉
Très émouvant, ton article.
Je me reconnais un peu dans cette dame; tu as assisté à mes cafouillages lors d’un stage où nous partagions la même table. J’ai rangé mon matériel avant la fin, de la peinture jusque dans les cheveux.
Les cours à la carte avec toi m’ont appris non seulement les techniques, mais aussi les bons gestes.
La formation complète que tu as créée par la suite me fait découvrir les choses dans l’ordre et en profondeur.
Tes commentaires et ceux du groupe super sympa sont précieux. Je me sens soutenue dans cette activité que nous pratiquons principalement en solitaire.
Merci Allison.
Merci beaucoup Nancy pour ton commentaire. il me fait très plaisir car en effet, je pense que l’on peut toutes se reconnaître dans cette histoire car nous avons toutes commencé à un moment. Or, qui ne paniquerait pas et ne se sentirait pas nulle devant une situation pareille ? La polymère et notamment les stages doivent rester un plaisir, or il n’y a pas de plaisir si on se sent frustrée, stressée ou nulle, pas vrai ? C’est pourquoi je suis convaincue qu’avoir des bases solides et un soutient sont primordiaux pour ensuite s’épanouir dans les stages. C’est le message que je voulais passer avec cette article et tu l’as parfaitement compris car tu l’as vécu 😉.
Gros bisous et merci pour tous tes compliments.
Bonjour Allison 🙂
Je ne sais pas comment je suis arrivée ici, mais quel bonheur de te lire ! Je suis débutante et je me reconnais lorsque tu dis qu’on devient accro !!!
J’ai 50 ans, en reconversion pro alors que ce n’était pas du tout prévu (j’en ai déjà faite une il y a 3 ans :D). Après de longs mois de descente émotionnelle, énergétique et tout le tralala, passant des heures à surfer en pleurant sur mon sort, je suis tombée “par hasard” sur une fimoteuse…
Je te passe les détails du pourquoi et du comment, mais bref… j’ai trouvé ma voie !!!
Et maintenant ton blog me conforte dans le fait que j’ai fait le bon choix !
MERCI ALLISON <3
Bonjour Karine,
Et bien c’est FORMIDABLE ! Je suis ravie pour toi que tu aies trouvé ta voie grâce à l’argile polymère et j’ai envie de te dire “Bienvenue dans la famille !” 🤗
Merci pour tes compliments sur mon blog qui n’est pas très rempli par manque de temps.
A bientôt 😘
Allison